Une histoire à travers les siècles

Poursuivant l’oeuvre entreprise sous Richelieu, le fondateur de l’Académie Française, et Colbert, le siècle de Louis XV devait favoriser l’éclosion des Académies de Province.
En juin 1752, les lettres patentes royales instaurent une ” Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts en ville de Besançon ” et accordent ainsi à la capitale comtoise une distinction analogue à ses voisines Nancy et Dijon.

Cette consécration officielle permettait au pouvoir royal d’organiser et d’unir les talents issus des identités bien réelles qu’étaient alors les provinces. Cette Académie scellait le rattachement de la Franche-Comté au royaume de France, rattachement favorisé par son éthnie, ses mœurs, sa religion.

L’éclat de cette Académie est marqué par la spécificité comtoise, pratique, voire pragmatique. Ainsi elle couronna en 1772, Parmentier, jugeant qu’il méritait la gratitude pour ses travaux et sa lutte contre le “fléau des disettes”. On a dit que les Académiciens s’intéressaient aux faits plus qu’aux idées et s’ils parlent de réformes, c’est pour répondre à des exigences réelles plus qu’à des exigences rationnelles ou raisonnables. C’est une constante de cette académie ouverte , mais qui ne laisse passer les “lumières” qu’à travers le prisme du réalisme comtois.

L’Académie fut supprimée en 1793, elle devait renaître en 1804 à l’initiative du préfet et du recteur en s’adaptant aux exigences nouvelles.
Au XIXème siècle, elle distingua les écrivains comtois Joseph Droz et Xavier Marmier pour leurs travaux respectifs sur l’économie comtoise et les littératures nordiques. En 1827 elle accueillait à titre de correspondant un certain Victor Hugo, prouvant ainsi qu’elle n’était pas un cercle de gérontes. Proudhon a été le bénéficiaire de la pension Suard.

Lettre de Pasteur au Comte de Chardonnet

A l’instabilité socio-politique du XIXème siècle succédèrent les bouleversements socio-culturels du XXème siècle. L’accroissement de la connaissance scientifique entraîna une nouvelle évolution et on trouve dans ses publications des conférences sur la radio, la télévision, la photographie, le bélinographe, la radioactivité, les particules élémentaires la transmission des signaux horaires, la stabilité des locomotives, l’air liquide, les maladies, les diastases, la traduction mécanique, l’horlogerie mécanique puis électrique, la chirurgie, la guerre moderne…

L’ Académie publie régulièrement des Procès-Verbaux et Mémoires qui constituent un patrimoine régional important. Elle s’associe des personnalités nationales et internationales parmi lesquelles un prix Nobel.

Fidèle à sa tradition, l’Académie de Besançon poursuit son œuvre d’épanouissement intellectuel et culturel. Ancrée dans son coin de province, elle est restée à la mesure humaine. Elle s’ouvre sur l’extérieur et participe à la Conférence Nationale des Académies de France, dont elle organise la réunion à Besançon en 2002 , qui sera aussi la date de son deux-cent-cinquantième anniversaire.

L’Académie publie tous les deux ans un volume de “Procès-Verbaux et mémoires” . Elle publie aussi des “Mémoires et Documents inédits” relatifs à l’histoire de la Franche-Comté.