Femmes célèbres du Beaujolais

Pendant longtemps, la plupart des femmes ne sont entrées dans l’histoire qu’à travers un homme : un père, un mari, un frère, un cousin. Il en fut ainsi en Beaujolais comme ailleurs dans le reste de l’Europe.  Cependant, certaines d’entre elles, femmes de caractère, jouèrent néanmoins un rôle important.

Ainsi, Anne de Beaujeu s’appela d’abord Anne de France, car elle était la fille aînée du roi Louis XI. Par la suite, très jeune encore, elle épousa Pierre de Beaujeu qui lui donna son nom. Lorsque ce prince changea de statut pour devenir Pierre II, duc de Bourbon, son épouse s’appela dorénavant Anne de Bourbon. Elle joua un rôle important pendant une époque particulièrement troublée : elle dirigea la France pendant plusieurs années, avec une grande compétence, tandis que son frère, le roi Charles VIII, s’en allait guerroyer en Italie.

Anne-Marie-Louise d’Orléans était, quant à elle, fille aînée du frère du roi de France, petite fille du roi Henri IV, nièce du roi Louis XIII et cousine germaine de Louis XIV. Pourtant, elle n’eut pas de mari, ce qui explique le nom qu’elle a gardé dans l’histoire, celui de Grande Mademoiselle. Ses domaines paraissaient si vastes que l’on disait d’elle qu’elle était la femme la plus riche du royaume. Parmi ses titres, se trouvaient, en particulier, ceux de baronne du Beaujolais et de princesse de la Dombes.

Madame Roland n’était pas issue de l’aristocratie, elle venait de la petite bourgeoisie parisienne. Elle épousa un homme du Beaujolais, Jean-Marie Roland de la Platière, natif de Thizy. Pendant plusieurs années, le couple vécut dans l’hôtel familial de Villefranche ou dans la maison de campagne de la famille Roland à Theizé. Cependant, c’est à Paris, pendant la Révolution française, que Madame Roland acquit de l’influence. Elle tint salon à l’époque où son mari fut nommé, par deux fois, ministre de L’Intérieur. Pendant l’époque de la « Terreur », lorsque les Girondins, les amis de Roland, perdirent le pouvoir, elle fut jetée en prison. Lors de son procès, elle refusa le secours de son avocat pour assurer elle-même sa défense. Elle mourut guillotinée en novembre 1793.

Daniel Rosetta