Historique de l'Académie Nationale de Metz

Créée en avril 1757, la Société d’étude des sciences et arts de la Ville de Metz se donne pour fondateur et protecteur, en 1759, le maréchal duc de Belle-Isle, gouverneur des Trois-Évêchés. En juillet 1760, le roi Louis XV lui accorde par lettres patentes le statut d’Académie, avec le titre de Société royale des sciences et des arts. Elle compte parmi ses membres les deux Lacretelle, Roederer, Parmentier. Ses concours ont un grand impact ; en seront lauréats Maximilien de Robespierre en 1784, l’abbé Grégoire en 1787.

Supprimée, comme toutes ses semblables, en août 1793 par la Convention, elle renaît en 1819 sous la forme d’une Société académique des lettres, sciences et arts. Par ordonnance du 5 septembre 1828, Charles X lui octroie le titre d’Académie royale et la reconnaît comme établissement d’utilité publique.

Au cours du XIXe siècle, sa vocation s’affirme plus scientifique que littéraire, en raison de la présence à Metz de l’École pyrotechnique et de la prestigieuse École royale d’artillerie et du génie, école d’application de l’École polytechnique, ainsi que de l’hôpital amphithéâtre d’instruction des armées. Le mathématicien Poncelet est un de ses membres les plus illustres. Dès 1823, l’Académie de Metz crée la tradition de la séance publique annuelle. Elle institue en 1826 des cours industriels publics gratuits pour la promotion des ouvriers.

En 1870, l’Académie de Metz se replie sur elle-même, restant française par l’esprit et le cœur. La séance publique est supprimée, les travaux des séances privées sont présentés et publiés en français. Contrainte de se saborder en juillet 1914, l’Académie renaît triomphalement en 1919. Elle compte alors, parmi ses membres, le romancier Maurice Barrès. Elle connaîtra une nouvelle éclipse durant la seconde annexion de 1940 à 1944.

Installée dans ses locaux propres, 20 en Nexirue à Metz, l’Académie possède une riche bibliothèque accueillant étudiants et chercheurs. Elle tient une séance privée mensuelle, d’octobre à juin ; le bilan de ses travaux est présenté en fin d’année au cours d’une séance publique, dans les salons de l’Hôtel de ville ; cette manifestation est un des points forts de la vie culturelle de la cité messine.

Statutairement, l’Académie est composée de 36 membres titulaires, de 32 membres associés libres et de membres correspondants ; elle compte également des membres d’honneur et des membres honoraires. Le préfet de la Moselle est statutairement président d’honneur de l’Académie.

Le sceau de l’Académie reproduit un buste de Minerve entouré d’attributs et porte en exergue la légende « Académie Nationale de Metz ». Sur le socle est inscrite sa devise : « L’utile ».

L’article 1 des statuts propose à l’Académie de travailler au progrès des lettres, des sciences et des arts, ainsi qu’à la prospérité de l’agriculture et de l’industrie et, également, au développement des relations culturelles avec des organismes ayant les mêmes buts. Elle doit aussi contribuer au rayonnement de la langue française, mission importante dans un département traversé par une limite linguistique, par ailleurs voisin du Luxembourg et de l’Allemagne (Sarre et Rhénanie-Palatinat).

L’Académie publie ses travaux dans des «Mémoires », à parution annuelle. Elle assure également depuis 1970 la préparation et la diffusion de la « Bibliographie lorraine » qui recense toutes les productions écrites concernant la Lorraine, depuis l’invention de l’imprimerie.

L’Académie est membre de la Conférence Nationale des Académies des sciences, lettres et arts, sous l’égide de l’Institut de France.